Dubaï : comment Easyrecrue fait du business aux Emirats

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La plate-forme française de recrutement par vidéo a ouvert un bureau à Dubaï en juillet dernier. Son CEO, Mickaël Cabrol, donne quelques pistes pour démarrer dans cette région.

La plupart des start-up françaises ne rêvent que de  s’installer outre-Atlantique . Mais  Easyrecrue a, elle, choisi les  Emirats arabes unis pour ouvrir sa première implantation internationale hors Europe. Déjà présente en Italie, Espagne et au Benelux, la plate-forme de recrutement par vidéo fondée en 2013 par Mickaël Cabrol a inauguré au début de l’été un bureau à Dubaï. Assurément un  marché prometteur , selon la start-up. Car, outre ses sociétés locales, ce petit pays de 10 millions d’habitants attire un grand nombre de compagnies étrangères qui en font leur base pour rayonner dans tout le Moyen-Orient. Autant d’utilisateurs potentiels pour Easyrecrue, qui revendique déjà 500 entreprises clientes, dont 70 % du CAC 40. Lire aussi : RH : Easyrecrue étoffe son offre avec le rachat de PlayBots

L’appui d’un intermédiaire local

Avant de s’installer aux Emirats, la jeune HRtech a bien pris soin d’étudier le marché pendant un an. Toutes les six semaines, Mickaël Cabrol, ou l’un de ses proches collaborateurs, s’est rendu sur place pour évaluer le potentiel de l’offre, comprendre la culture business, et s’informer des aides et contraintes à anticiper.

« Toute implantation nécessite l’assistance d’un expert local, comme un avocat, qui parle arabe même si la majorité des échanges se font en anglais », tranche Mickaël Cabrol. Cet intermédiaire sera très utile pour régler les premières démarches administratives.

Pour s’installer dans l’une des zones franches de Dubaï, comme le quartier où sont regroupées les jeunes pousses de la tech (Dubaï Multi Commodities Center), il faut obtenir une licence. En décrocher une sans l’aide d’un cabinet local est une véritable gageure. Le coût de cet accompagnement n’est pas neutre. Environ 10.000 dollars, c’est le montant des honoraires facturés en six mois par un intermédiaire émirati à Easyrecrue pour effectuer les démarches. A cela s’ajoute le prix des actions nécessaires à l’obtention des visas de travail des deux salariés sur place, 4.000 dollars chacun. Lire aussi : Les Emirats : une terre d’opportunités pour les franchiseurs

Cycles de vente plus longs

Le bon réflexe sera de s’appuyer sur l’aide et les conseils de la Chambre de commerce et d’industrie de Dubaï (French Business Council) ou de l’antenne locale de  Business France . Le meilleur moyen de se connecter au réseau d’expatriés français, environ 30.000 personnes. Certains pourront ouvrir leur carnet d’adresses et faciliter des rendez-vous avec des sociétés émiraties ou les filiales dans lesquelles ils travaillent. C’est grâce à ce réseau d’expatriés que la start-up a décroché ses premiers contrats émiratis.

D’après le fondateur français, les Dubaïotes s’enthousiasment facilement pour les dernières innovations technologiques, ce qui va sortir ou ce qui vient de sortir. Une promesse de contrat peut arriver très vite… et les dossiers sont tout de suite très gros. « Mais en même temps, les cycles de vente sont plus longs qu’en Europe, constate Mickaël Cabrol. Une affaire qui se boucle en trois à quatre mois chez nous prendra six mois à Dubaï ». En cause, le fait de ne pas avoir la main sur toutes les parties prenantes. La négociation se passe généralement avec des « opérationnels ». Pas avec les vrais décideurs, qui resteront invisibles.